Donner son sang : les règles évoluent, les besoins restent vitaux

17 juillet 2019

Chaque été, les besoins en sang se font gravement ressentir avec les vacances. Selon l’Etablissement français du sang, il faudrait 10 000 dons par jour pour couvrir les besoins des malades en France durant l’année. Les règles pour donner son sang sont très encadrées pour garantir la sécurité des donneurs et receveurs. Parmi celles-ci, il y avait notamment des contre-indications pour les homosexuels. Ces règles viennent d’évoluer. On vous fait un point sur les changements et on vous donne quelques informations utiles pour rejoindre le mouvement des donneurs.

A quoi servent les dons du sang ?

Les dons du sang permettent de soigner chaque année près d’un million de personnes en France. Ils rendent possible la gestion de plusieurs types de situations :

  • des situations d’urgence (hémorragie lors d’un accouchement, accident de la route, opération chirurgicale, attentat etc.)
  • des situations courantes comme le traitement de maladies du sang ou des cancers par exemple

Les produits sanguin prélevés, comme le plasma par exemple, permettent aussi la production de certains médicaments qui assurent le traitement de presque 500 000 personnes en France. Les enjeux autour du don du sang sont donc colossaux et vitaux sans oublier que les besoins augmentent chaque année.

Ces besoins sont aussi constants étant donné la durée de vie assez faible des produits sanguins nécessaires (plaquettes : 7 jours / globules rouges : 42 jours et plasma : 365 jours) pour couvrir les quantités requises pour le traitement des malades tout au long de l’année.

Comment donner ?

En règle générale en France, les dons du sang sont ouverts aux personnes âgées de 18 à 70 ans, en bonne santé et pesant au moins 50 kg.

Il existe de nombreux lieux de collecte répartis partout en France et plusieurs opérations de collecte sont régulièrement organisées durant l’année autour de chez soi.

Avant de se rendre dans un lieu de collecte, il vous est conseillé de remplir un rapide questionnaire pour savoir si vous êtes potentiellement opérationnel pour le don. On vous conseille aussi de suivre quelques indications pour préparer votre organisme à un don en toute sécurité le jour-J. Si vous ressentez un coup de fatigue par exemple, les dons sont à éviter. Il faut également veiller à bien manger et s’hydrater les heures précédentes. (On met une croix sur l’alcool par contre)

Le jour-J, on vous remettra un questionnaire à remplir puis vous suivrez un rapide entretien prédon avec un professionnel de santé pour s’assurer de la sécurité de votre don. Si c’est votre première fois, pensez à vous munir d’une pièce d’identité.

Le don se fera ensuite durant dix minutes environ en position allongée pour un prélèvement de 420 à 480 ml. Sur place, vous pourrez ensuite vous reposer et profiter d’une colocation pour recharger les piles de votre organisme.

Une évolution des contre-indications pour les personnes homosexuelles

Pour garantir la sécurité des donneurs et receveurs, il existe un certain nombre de règles qui encadrent le don du sang. Parmi elles, on retrouve notamment une liste de contre-indications liées à des pratiques sexuelles ou à l’usage de drogues. Ces pratiques peuvent exposer à des risques importants de contamination par le virus du sida pour la personne et mettre en péril la sécurité des prélèvements. 

Même si toutes les poches sont testées après chaque don, le virus du sida, lui , n’est pas détectable dans le sang avant 12 jours après le prélèvement, ce qui pose des risques de sécurité au regard de la durée de vie des produits sanguins et de la nécessité de leur usage rapide.

Jusqu’à présent, les relations sexuelles entre hommes durant les 12 derniers mois précédant le don étaient contre-indiquées. Cette durée vient d’être revue et sera ramenée à 4 mois à partir du 1er février 2020. Il s’agit d’une première étape vers un alignement des conditions sur celles des hétérosexuels, envisagé pour 2022.

Cette décision s’appuie sur des études ayant démontré que l’ouverture des dons aux homosexuels en 2016 n’ont pas augmenté le risque résiduel de transmission du sida par rapport aux autres donneurs.

Cette nouvelle règle prévoira donc la possibilité pour les homosexuels n’ayant pas eu de rapport les 4 derniers mois précédents de faire un don du sang. Des études ayant également montré que le passage de 12 à 4 mois n’entraînait pas d’augmentation du risque de contamination.